dimanche 27 février 2011

La véritable origine des évangiles

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La véritable origine des évangiles des Eglises Chrétiennes

Le mot "Evangile" vient du grec "Euaggelion" qui veut dire "bonne nouvelle". Cependant, il y a déjà une première chose à dire concernant ces évangiles : ils sont tous "selon" quelqu'un, selon Matthieu, selon Marc, selon Luc, selon Jean. Nous n'avons aucune certitude concernant l'identité de leurs auteurs.

Une deuxième chose maintenant : le clergé chrétien aime faire croire que lorsqu'on parle des évangiles il s'agit d'une rédaction unique à partir de textes initiaux. Dommage pour eux, mais c'est entièrement faux ! Les textes ont été remaniés, et encore une fois remaniés, manipulés et de nouveau manipulés. Le fait est facilement démontré par les exégètes qui se sont penchés sur ces textes-là, mais le clergé chrétien continue à camoufler habilement cette information... on le comprend, que soit connue la vérité à ce sujet... ce ne serait pas vraiment "une bonne nouvelle" pour lui, mais bien plutôt la plus épouvantable des nouvelles !

Citons à ce sujet l'intéressant ouvrage du Père Kannengiesser : "Foi en la résurrection, résurrection de la foi" (1974), où il écrit : « il ne faut pas prendre au pied de la lettre les faits concernant Jésus rapportés par les Evangiles qui ne sont que des œuvres de circonstance ou de combats [dont les rédacteurs ...] consignent par écrit les traditions de leurs communautés concernant Jésus ».

Fort intéressant, en tenant compte, en plus, du fait qu'aucun des auteurs des Evangiles n'a été témoin oculaire de ce qu'il a écrit, aucun ! Kannengiesser parle de "combats", pourquoi ? Parce que les Evangiles sont un tri de textes, un assemblage de textes, fait dans un contexte particulier et spécialement dans le contexte d'une lutte entre communautés chrétiennes, entre Judéo-chrétiens et Pauliniens (les disciples de Paul).

Les textes évangéliques que nous possédons aujourd'hui ont comme base une remise à jour effectuée 100 ans après la mort de Jésus, et ceci après déjà des remaniements suivant d'autres remaniements... le tout opéré à partir de différentes sources (... au pluriel s'il vous plaît !)

Ces évangiles ne sont pas les premiers documents chrétiens ! Par exemple l'Epître de Paul "aux Thessaloniciens" leur est antérieure d'au moins 50 ans. Et il faut noter que Paul était jugé par ses contemporains comme quelqu'un qui avait trahi la pensée de Jésus. Tous les Apôtres l'ont considéré comme un traître, pourtant c'est Paul qui va être le grand bâtisseur, le fondateur du Christianisme tel que nous le connaissons encore aujourd'hui !

Ce christianisme ne serait pas actuellement ce qu'il est et les Evangiles ne seraient pas non plus ce qu'ils sont, sans Paul et, plus tard dans le temps, sans l'empereur Constantin.
Il faut le dire - même si c'est avec un réel et profond regret que nous le disons - cette Religion, ses quatre Evangiles, la plupart des textes formant le "Nouveau Testament"... tout cet ensemble constitue une trahison permanente de la pensée de Jésus.

Il n'existe aucun témoignage qui soit daté d'avant 140 et qui relaterait l'existence d'une quelconque collection d'écrits évangéliques. C'est vers 170, d'après l'évaluation de T.O.B. (Traduction Œcuménique de la Bible), qu'est apparu un statut canonique pour ces quatre évangiles. T.O.B. dit très clairement que les textes évangéliques s'adaptaient « aux divers milieux... », répondaient « aux besoins des églises... », exprimaient « une réflexion sur l'Ecriture... » et répliquaient « ...même à l'occasion aux arguments des adversaires, et » [qu'ils avaient] « recueilli et mis par écrit, selon leurs perspectives propres, ce qui leurs était donné par les traditions orales » !

En d'autres termes, dans ces textes, on a de très nombreuses fois trié, recueilli, sélectionné et souvent modifié... et ceci, toujours selon les "besoins" et "les perspectives propres" ! Néanmoins, au concile "Vatican II" (Rome, 1962-65), concile ouvert sous la Présidence de Jean XXIII - celui que les chrétiens de l'époque aimaient appeler "le Bon pape Jean" - les cardinaux constituant cet aréopage, tous ces grands spécialistes du mensonge, ont pu comme à leur habitude c'est à dire sans aucun complexe, conclure leurs travaux en déclarant à la face du monde... mais sans rire le moins du monde :

« L'Eglise [...] affirme, sans hésiter, l'historicité des 4 évangiles qui transmettent fidèlement ce que Jésus, le fils de Dieu, durant sa vie parmi les hommes, a réellement fait et enseigné pour leur salut éternel jusqu 'au jour où il fut enlevé au ciel [...] ».


C'est faux... une fois encore, mais là, le mensonge est particulièrement grotesque, en plus ! Voyons de près ce qu'il en est :


Concernant Matthieu, il est de plus en plus souvent admis qu'il ne s'agissait nullement d'un compagnon de Jésus, que l'auteur était juif, qu'il utilisait un vocabulaire palestinien et que le texte était rédigé en grec ; on a également découvert que l'auteur appartenait à une communauté judéo-chrétienne, et qu'il était en rupture avec le Judaïsme.

Concernant Marc, ce n'est pas le livre d'un apôtre, mais le récit de quelqu'un qui était probablement le disciple d'un apôtre (ça fait une nuance !). Il y a beaucoup de latinismes dans son texte, donc il pourrait, selon les hypothèses, avoir été écrit à Rome. Ce texte s'adresse à des chrétiens qui ne vivent pas en Palestine.

Concernant Luc, Kannengiesser dit par exemple la chose suivante :
« Luc est le plus sensible et le plus littéraire, il présente toutes les qualités d'un vrai romancier », son évangile est écrit en grec classique, sans barbarismes. T.O.B. dit : « le souci premier de Luc n 'est pas de décrire les faits dans leur exactitude matérielle ».

Enfin concernant Jean, les opinions les plus diverses sont émises. T.O.B dit que : « tout porte à croire que le texte actuellement divulgué eut plusieurs auteurs ». D'autres pensent que des additions ultérieures y ont été apportées. Il règne une totale confusion quand à savoir qui est derrière le (ou les) présumé(s) "auteur(s)" de cet évangile. De toutes façons ici comme pour les trois autres on est devant l'inconnu concernant le (ou les) rédacteur(s), du coup on comprend mieux pourquoi, pour ces quatre évangiles, au lieu de citer à chaque fois le nom de l'auteur on emploie la formule : "selon"...


Ce qui est intéressant à retenir, c'est qu'il n'existe, du moins en l'état actuel de nos connaissances sur ce sujet, aucun écrit rédigé par un témoin oculaire de la vie de Jésus, que les Evangiles ne sont en fait, qu'une compilation d'informations concernant la vie publique de Jésus, et que ces informations émanaient, et de traditions orales, et d'écrits disparus aujourd'hui ! Lesquels "écrits disparus" étaient des intermédiaires entre la tradition orale et les écrits définitifs.


Mais pourquoi ont-ils disparu ?
Et, qui les a fait disparaître ?

Ne serait-ce pas ceux déjà cités plus haut, en particulier l'Empereur Romain, Constantin 1er le Grand... ceux-là mêmes qui veulent à tout prix faire croire que ces évangiles sont une transmission fidèle de la vie et des paroles de Jésus... et bien évidemment le Vatican ?

Tout le monde est en droit... au minimum, de se poser la question ?

Les soi-disant textes initiaux, auxquels les sophistes-théologiens
font souvent allusion, n'ont jamais existé !!

Ce sont des copies datant du IVème au Xème siècle de notre ère. Le nombre des copies de versions antérieures est d'environ 1 500, mais il n'y a pas de concordance entre elles. On a pu identifier 80 000 variantes, et il n'y a pas une seule page dans ces soi-disant textes initiaux qui ne soit aujourd'hui l'objet de contradictions. De copie en copie ces textes se sont trouvés transformés, modifiés, manipulés et adaptés pour correspondre "aux besoins", pour reprendre les mots de TOB. Ils sont pleins d'erreurs et de tromperies - on en dénombre plusieurs centaines de milliers - qui sont aisées à repérer, et qui sont connues.


Le recueil le plus important de ces "erreurs" est le "Codex Sinaiticus" qui, tout comme le "Codex Vaticanus", date du IVème siècle : il a été découvert en 1844 dans une bibliothèque du couvent de Sainte-Catherine dans le Sinaï ; il ne contient pas moins de 16 000 corrections manuelles attribuées, en tout, à sept copieurs-traducteurs différents. Certains passages ont même été, au fil du temps, changés trois fois pour être en fin de compte, remplacés par des textes complètement différents. Mr. Friedrich Delitzsch, auteur d'un dictionnaire d'ancien hébreu, et éminent spécialiste de la Bible a détecté plus de 3 000 erreurs graves dans ce texte qui appartient cependant au canon de l'Eglise Catholique.


Normalement quand on parle d'un "texte initial", ceci suppose d'abord l'existence d'un texte, évidemment, un "document initial", mais encore faut-il, pour qu'il soit vraiment "initial" qu'il s'agisse bien d'une première version et qu'elle puisse être garantie "authentique", que son origine soit claire et incontestable. Eh bien, en l'occurrence dans aucun de ces quatre Evangiles il n'y a le moindre texte, même partiel, pouvant répondre à pareille définition !

De ce fait on comprend très bien Jean Schorer, recteur de la Cathédrale Saint-Pïerre à Genève - son propos est assez percutant, jugez en plutôt - il dit ceci : « la thèse que le Nouveau Testament est inspiré par "Dieu" dans son intégralité est tout simplement injustifiable ».
Tous ceux qui sont de véritables athées - ceux pour qui "Dieu" n'est qu'une invention des hommes - partageront bien évidemment son avis, cela va de soi.

Mais revenons aux falsifications, à ce sujet Robert Kehl de l'université de Zurich écrit ceci : « il apparaît souvent qu'un passage est corrigé par quelqu'un, et puis après encore une fois par un autre copieur, traducteur, afin de recevoir un tout autre sens, et ceci en fonction des concepts dogmatiques d'une telle ou telle école théologique qui doivent être pris en compte. Tout ceci a fait des textes un cafouillage terrible et les a déformés ».

La majorité des chrétiens sont des ignorants : les gens qui forment cette majorité pensent que la Bible telle qu'elle est aujourd'hui a toujours existé et que, depuis le début de son existence, elle a toujours eu la forme sous laquelle ils la connaissent maintenant, ils pensent que "leur" Bible, comprenant l'Ancien et le Nouveau Testament, a toujours eu les textes qui la compose aujourd'hui.

Ils sont ignorants pour commencer, du simple fait que pendant deux siècles les premiers chrétiens n'avaient pas d'écrits du tout, hormis l'Ancien Testament, rédigé avant la naissance de Jésus-Christ ; d'ailleurs, à cette période-là la version canonique actuelle de l'Ancien Testament n'avait encore été, ni choisie ni arrêtée par les stratèges du Vatican, ou du moins leurs prédécesseurs... pour ne pas commettre d'anachronisme.

Ils ignorent aussi, sûrement, que se sont déroulés au cours des siècles, entre les diverses écoles et les divers courants de la pensée chrétienne des combats, des querelles, des guerres, des confrontations... voire des meurtres de personnalités - un exemple assez proche de nous : l'assassinat, plus que probable, du Pape Jean-Paul 1er en 1978, après seulement 34 jours d'un pontificat qui s'avérait devoir être (peut-être : on peut toujours rêver !) réformateur, au point de bousculer de déplorables habitudes ("maffieuses", entre autres, mais "intellectuelles" aussi, telle la condamnation de la contraception), toutes habitudes très profitables certes aux intérêts de certains prélats, mais épouvantables pour une foule d'autres personnes.

Tous ces conflits avaient en effet pour cause de sérieuses divergences de vue sur les doctrines à appliquer et les dogmes que la papauté entendait imposer au "peuple chrétien"... et au monde, car telles ont toujours été les dimensions de son ambition.

Cette majorité de chrétiens dont je parle, à l'évidence, ils ignorent que c'est à cause de ces violentes luttes intestines qu'est née la nécessité d'établir une base commune de doctrine. Et ils ignorent aussi, j'ai tout lieu de le supposer, que pour palier ces aléas cette base a été construite - mais 200 ans seulement après la mort de Jésus et s'est établie sur le socle de plusieurs compromis, dont celui-ci : il faudra dire et faire savoir partout que ces textes "sacrés" (les fameuses "écritures saintes" !) sont inspirés par "Dieu", que ces textes que nous entrons au canon de notre Eglise, sont "la parole de Dieu" ! Bien sûr, aux yeux de la "haute" hiérarchie de cette Eglise, il allait de soi que tous les autres textes (ou tous les textes des autres, c'est au choix !) devraient obligatoirement être considérés par le monde entier comme "nuls et non avenus".

En toute justice comme par simple logique, ceux qui ont déformé à un point tel les Ecritures ne devraient plus avoir... et depuis bien longtemps, le droit de faire de la théologie une science... ni de proclamer qu'avec eux, avec leur Eglise Catholique, le Vatican est seul détenteur de l'authentique "parole de Dieu", ils devraient plutôt avoir honte de perpétuer une organisation aussi mensongère.

Quand à leurs valets africains en soutane, qu'elles soient noire ou rouge, eux qui se sont mis au service de cette Eglise mafieuse, ils devraient avoir encore plus de honte, en pensant qu'ils ont abjuré la religion de leurs ancêtres, une religion honnête celle-là, et ont abandonné dans le malheur tous leurs frères et sœurs Africain(e)s... enfermé(e)s dans les griffes de cette Religion Romaine... souvent même à l'insu de leur propre conscience !

Comme on vient de le voir, il y a de quoi se poser des questions sur le sérieux des informations transmises par "les quatre évangiles". Non seulement il y a de nombreuses différences entre les quatre, on pourra le constater plus aisément en consultant "les Synoptiques", cette version où les textes sont présentés sur quatre colonnes adjacentes (une par évangéliste) pour permettre une comparaison immédiate.

De nombreuses divergences concernent certes des détails de grammaires et de vocabulaires, d'ordre des mots, mais il y a aussi des divergences plus graves qui affectent le sens de passages entiers, et il y en a une autre qui est aussi d'importance : il est impossible de faire concorder les différents tableaux de la généalogie de Jésus.


Il existe, en plus dans ces quatre évangiles, des faits qui se contredisent d'un texte à l'autre, ce qui démontre bien que ces textes ont été trafiqués abondamment (... et séparément !), en vue de faciliter l'intégration des quelques parcelles à chaque fois retenues pour devenir canoniques, et même en réalisant ce travail-là, l'Eglise n'a pas voulu - ou n'a pas pu - tenir compte de l'existence de multiples erreurs : elle les a laissé en place ; on a vu plus haut ce qu'en pensent les spécialistes intéressés !

Mais de toutes façons, comment pouvait-elle venir à bout de tous ces problèmes, avec des documents dont les textes ont été tant de fois trafiqués ?

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